Acquisition immobilière, crédit à la consommation, développement d’activités ou achat de matériels d’entreprise… Le prêt est au cœur de notre économie et permet de financer tout type de projets aussi bien privés que professionnels. Cependant, avant de s’engager, il faut savoir qu’il existe plusieurs catégories de prêts plus ou moins intéressants en fonction des besoins, et où les modes et conditions de remboursement diffèrent. Prêt amortissable, in fine, prêt relais, à remboursement différé ou encore prêt obligataire, qu’est-ce qui change ?
Le prêt amortissable
Il s’agit tout simplement de la forme de prêt la plus commune. En souscrivant un prêt amortissable, l’emprunteur rembourse de manière échelonnée. La périodicité peut être mensuelle, trimestrielle, semestrielle voire annuelle.
Habituellement, l’emprunteur paie des mensualités calculées sur le capital restant dû, remboursant le capital et les intérêts en même temps. La plupart du temps, l’échéance est identique chaque mois, même si la décomposition entre capital et intérêts diffère à chaque fois.
Pour un crédit à taux fixe, l’on sait précisément le montant de ses échéances et la durée. Ce qui n’est pas le cas pour un prêt amortissable à taux variable dans lequel l’un ou l’autre peut être ajusté en fonction de la variation.
A ce jour, c’est le type de prêt professionnel le plus utilisé par les plateformes de crowdlending.
Le prêt in fine
On le présente souvent comme tout le contraire du prêt amortissable. En effet, dans le cadre d’un prêt in fine, le capital n’est soldé qu’à la fin du crédit et en une seule fois.
Concrètement, pendant la durée du prêt, l’emprunteur rembourse uniquement les intérêts. Chaque mois, il verse une mensualité fixe, mais plus ou moins élevée selon le taux qui lui a été accordé par la banque ou la plateforme. À cela s’ajouteront les cotisations d’assurance s’il y a lieu.
La plupart du temps, dans le cadre d’un investissement immobilier réalisé par un particulier, un prêt in fine est lié à un produit épargne. Ce qui signifie qu’en parallèle, l’emprunteur constitue une épargne qui servira à terme à payer la somme empruntée.
Le prêt in fine est présenté par les banques comme une solution d’optimisation fiscale auprès des investisseurs immobiliers. Il est vrai que ces derniers pourront jouir d’une déductibilité des intérêts de leurs revenus fonciers. Que gagnent-ils ? Un meilleur rendement de leur investissement locatif, tout simplement.
Soulignons que ce type de prêt ne s’adresse pas à tout le monde, car à taux égal et sur une même durée, un crédit in fine coute plus cher qu’un crédit amortissable classique.
Ce type de prêt n’est pas très répandu en crowdlending, peu de plateformes le permettent.
Le prêt à remboursement différé
Tout est dans l’intitulé. Le prêt à remboursement différé est caractérisé par le fait que l’emprunteur dispose d’un délai convenu avec son partenaire financier avant de commencer à rembourser.
Selon les conditions d’octroi du crédit, ce différé peut être partiel (seuls les intérêts sont concernés) ou bien total (il ne paie ni intérêt ni capital).
Comme le prêt in fine, le remboursement d’amortissement n’est pas très utilisé pour financer les entreprises en crowdlending.
Le prêt obligataire
Ce type de prêt est propre aux entreprises. En effet, il s’agit d’une alternative aux banques en vue de financer leur projet. Les entreprises ainsi émettent des titres de créance qu’ils pourront négocier auprès des investisseurs. En échange de ces obligations, les souscripteurs prêtent de l’argent qu’il faudra ensuite rembourser selon les modalités convenues dans un contrat d’émission avec un taux fixe ou variable.
Le prêt obligataire peut être amortissable ou in fine mais peut aussi bénéficier d’un différé d’amortissement.
Certaine plateformes avec le statut CIP en ont fait leur spécialité. On peut notamment citer WeShareBonds, Clubfunding ou encore Investbook.
Ce type de prêt est aussi très répandu dans le crowdfunding immobilier.
Le prêt relais
En règle générale, un prêt relais est accordé pour une durée de 1 à 2 ans. C’est donc un crédit à court terme, par ailleurs, très répandu dans le secteur immobilier. Exemple d’utilisation : lorsqu’un emprunteur qui possède déjà un bien désire en acheter un autre, la banque peut lui accorder un prêt relais qui lui permettrait de ne pas attendre la vente du premier bien pour acquérir le nouveau.
Ce type de crédit est très spécifique, puisqu’il n’y a aucune notion d’amortissement. En attendant la réalisation de la vente, l’emprunteur ne paie que les intérêts selon une fréquence convenue au préalable. Le capital, lui, sera remboursé à la fin du prêt relais.
À noter que le montant accordé par les banques est basé sur l’estimation de la propriété en vente, et varie entre la moitié et 80 % de cette valeur.
Sur le marché des crédits, l’on rencontre 3 déclinaisons : le prêt relais accompagné d’un prêt principal à long terme, le prêt relais avec franchise totale et le prêt relais sec.