Comment mieux épargner ? › Forums › Crowdlending › Parlons crowdlending en général › Bilan du Crowdlending, un placement valable ???
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8 juillet 2019 à 14 h 15 min #19534weesosParticipant
Bonjour,
J’aimerais savoir si, parmi les adeptes « historiques » du financement participatif – ceux qui ont au moins 2-3 ans de recul – certains pensent toujours que c’est un placement valable, notamment sur la partie « crowdlending PME » (ou autrement dit : « recommanderiez-vous le crowdlending à la lumière de votre expérience).
Pour ma part, concernant les plateformes que je connais de près ou de loin :
– j’essuie les plâtres de Lendopolis 1ère période (évolution positive depuis mais le mal est fait).
– Sur Lendix/October, quoique mon taux de défaut reste encore raisonnable, j’observe une dégradation accélérée et des présentations de projet à la limite du fou… de gu… (en attendant peut-être les effets de la récente remise en question des méthodes d’analyses telle qu’affichée début juin aux membres par le directeur du crédit).
– des taux de défaut trop élevés par rapport aux taux d’intérêt après impôt sur la plupart des autres plateformes (Cr…, Pr…, etc) qui font un volume significatif selon le baromètre de crowdlending.fr (dont on ne remerciera jamais assez le travail)
– Seul Wiseed me donne toute satisfaction, mais sauf exception, ce n’est pas du crowdlending. D’autre part, je me demande comment serait encaissé un retournement du marché immobilier comme en 2008…
Je m’interroge par ailleurs sur les plateformes spécialisées EnR (mais là où j’habite, il y a manifestement très peu de projets éoliens/solaires où je serais éligible). Et sur Look&fin et Wesharebond qui ont l’air de mieux gérer leurs défauts.
Qu’en pensez-vous ?
En tous cas, j’ai constaté que fin 2019, un nombre significatif des projets auxquels j’ai souscrit seront arrivés à leur terme (normal ou malheureusement anticipé) et qu’il sera sérieusement temps de faire le bilan… et je doute qu’il soit positif !
9 juillet 2019 à 12 h 18 min #19542psycokeParticipantPour ma part le crowd pme n est pas du tout positif après 2 ans, j’ai donc complètement stoppé depuis plusieurs mois et ne recommande donc pas du tout
9 juillet 2019 à 16 h 19 min #19547PullmanParticipantHello,
Le modèle des plateformes n’est pas viable, et, si un certain rendement pouvait être attendu il y a 3-4 ans, la situation se dégrade pour tout le monde très vite.
La source de revenus des plateformes est une commission sur le volume prêté. Faîtes les calculs de charges: une équipe de 10 personnes coûte environ 1 million d’euros de salaires et sans doute 0,5 millions d’autres charges (achats, loyers, publicité, avocats etc.). Si la plate-forme prend 4% de commission, elle doit prêter environ 1,5 x 25=37 M par an pour couvrir ses frais. Montant moyen d’un projet = 0,2 M. Donc besoin de 165 projets par an, 1 tous les 2 jours.
Les plateformes sont donc fort tentées de faire des compromis sur la qualité des projets. Si elles tiennent à la qualité et assurent un bas taux de défaut, elles ne génèrent pas le volume et font faillite (ex: Unilend). Si elles cherchent à survivre, elles augmentent les défauts et il leur faut trouver sans arrêt de nouveaux investisseurs naïfs, ce qui peut marcher pendant quelques années, en espérant qu’un jour une banque décide de faire un chèque et des les racheter.
9 juillet 2019 à 21 h 10 min #19548joemmParticipant@Pullman, je pense que 1M pour 10 personnes, c’est un peu beaucoup, je partirais plutôt sur la moitié et pas sur qu’ils soient 10 par équipe… donc avec on va dire 3-4 projets par mois, c’est viable à mon avis.
Matthieu a peut être des business plan plus détaillés et proche de la réalité ?
10 juillet 2019 à 10 h 08 min #19549weesosParticipant@pullman, comme @joemm, il me semble effectivement que le ratio volume/personnel est à peine exagéré. Mais je suis d’accord que le modèle des plateformes n’est pas assez corrélé au taux de défaut.
Unilend me parait aussi un mauvais exemple d’une plateforme qui a tenu à la qualité 🙂
Bon, mais alors quelle est votre stratégie et/ou pourquoi vous intéressez-vous à ce forum si vous rejetez le crowdlending ?
10 juillet 2019 à 13 h 06 min #19550psycokeParticipantPerso je fais du crowd dans l immobilier uniquement, sur fundimmo
Le reste c est en bourse, sur le marché US et chinois , car bon l’Europe…
Voilà ma stratégie
10 juillet 2019 à 15 h 22 min #19551PullmanParticipant100k/employé/an est une estimation rapide, mais suffisante. Il s’agit bien sûr du coût chargé employeur. Les gens dans ces start-ups ne sont pas payés au SMIC, surtout s’il faut quelques informaticiens, quelques vendeurs expérimentés. Un salaire brut à 50k serait sans surprise , ce qui donne environ 70k coût employeur.
Mais il y a aussi 2 personnes qui ont un salaire beaucoup plus élevé: les fondateurs. Ils sont 2 en général. Après avoir mangé des pâtes et du riz pendant 1-2 ans, ils se rémunèrent, mettons à 100-150k brut (donc 140-210k en coût employeur).
Mettons 10 personnes, 8 @75k et 2@140k. Moyenne @88k. On est proche de l’ordre de grandeur que j’avais choisi.
Nombre d’employés: voyez leurs sites web. De nouveau pour un ordre de grandeur. Par exemple Fundimmo annonce 12 personnes (https://fundimmo.com/qui-sommes-nous). Unilend en montrait même davantage à une période.
10 juillet 2019 à 15 h 23 min #19552PullmanParticipant@psycoke: investir directement en actions aux USA est aussi prendre le risque de change. Hum… ça peut vite annuler tous les gains liés au cours de bourse.
10 juillet 2019 à 20 h 06 min #19553psycokeParticipantPullman, pas si tu fais du long terme 😉
12 juillet 2019 à 16 h 44 min #19554talio38ParticipantBonjour à tous,
Etant un vrai historique du crowdlending (1er prêt sur unilend en Octobre 2014), je me dis que mon histoire peut en intéresser certains.
Je ne suis pas un très gros prêteur (67 prêts dans l’agrégateur + 6 sur lendosphère et 6 sur Agrilend pour un montant total de 20 k€).
J’ai également réalisé au total une douzaine de prêt immo dont 6 remboursés (en cours total autour des 15 k€) également.
Concernant l’immo j’ai suis à 0 défauts, 0 retard et 9% de taux brut (je cherche plutôt des projets hyper secure avec des taux plus bas et ce taux à 9% s’explique par les 10/11 voir 12% que l’on trouvait au début du crowd immo).
Pour les entreprises et énergies renouvelables sur les 79 prêts j’en suis à 5 défauts : une escroquerie (Technofirst), 2 mauvais payeurs (J&H + AC Horizon) et 2 accidents industriels (un sur unilend à 6 mois de la fin du prêt et un sur les entreprêteurs). j’ai à peu près la moitié du capital prêté qui a été remboursé et au final je suis à 6% de gains bruts en partie grâce aux ENR (sans je serais à 3% brut). Je ne suis donc pas le plus à plaindre (je n’ai qu’un seul défaut sur unilend, je n’ai pas joué avec lendop, finnsquare ou autre plateforme un peu boîteuses), néanmoins il est clair qu’il faut une grande part de chance pour s’en sortir gagnant.
A l’avenir je vais me concentre sur les ENR qui seront encore porteuses pendant 3/4 ans (le temps que les aides de l’état ne s’estompe) et peut être l’immo si le marché ne se retourne pas comme on commence à le pré-sentir
13 juillet 2019 à 11 h 52 min #19555Investisseur AnonymeParticipantLe crowdlending n’est pas rentable pour tous. C’est un investissement risqué et il ne devrait pas être accessible à des personnes sans connaissance dans le domaine.
Personnellement, la grande partie de mes défauts concernent des prêts avec des taux supérieurs à 7%. C’est donc ma cupidité et ma gestion du risque qui sont responsables de mes erreurs.
Pour information, j’ai investi dans plus de 200 prêts en 3 ans (investisseur depuis 10/2015) mais j’ai appris à gérer le risque au fur et à mesure. Je reste rentable à mon niveau avec une rentabilité moyenne de 2% net.
Il m’arrive encore d’investir dans certains projets aujourd’hui mais j’ai abandonné la plupart des plateformes. Je me concentre chez WeShareBonds qui se distingue par des présentations détaillées et une sélection plus sérieuse.
20 juillet 2019 à 13 h 28 min #19585VSOPParticipantUn tour dans l’agrégateur du site te donnera la réponse : c’est clairement non pour la plupart des prêteurs, en particulier depuis fin 2017. Le taux de défauts sur les entreprises est abominable.
Et ils interviennent souvent très tôt.
Pullman a tout dit dans son premier post : le modèle n’est pas viable.
Et je m’éleve contre la remarque du dessus sur la soit disant incompétence des prêteurs :
– c’est un marché (purement) financier qui racolle vers un public de non initié : théoriquement, le travail d’analyse est fait par les plateformes
– lors de mon premier défaut (procédure collective) sur Pretup à la 3ème échéance, je leur ai demandé ce qu’ils comptaient faire dans la mesure où j’estimais que leur responsabilité était clairement engagée. Réponse « rien, nous ne pouvions pas prévoir » ! Comment peut on me reprocher de ne pas avoir les connaissances nécessaires alors que les plateformes elles-mêmes ne les ont pas !
Contrairement à ce qui est dit au dessus, je ne suis pas cupide et j’ai autant de défauts à 6% qu’à 8.5% !
La seule faute que je reconnais est d’avoir diversifié sur plus de 150 projets… mais de manière très inégale, avec parfois des expositions bien trop importantes, de l’ordre de 4%… Erreur de débutant que je n’ai jamais commise en bourse, rassuré que j’étais par les »analyses » des plateformes et les taux de défauts très raisonnables de 2014 à 2017…
C’est la raison pour laquelle j’ai sans doute perdu plus que la moyenne des prêteurs (évidemment ce sont les projets où j’étais surexposé qui ont planté les premiers !) mais j’ai fait des simulations en nivelant mes participations et… j’aurais été perdant également ! Disons, de beaucoup moins et pertes rattrapables par mes projets crowd en immo.
Il semble n’y avoir qu’une plateforme qui travaille sérieusement c’est Wesharebonds, malheureusement avec des taux faibles (pourquoi pas ?) mais surtout des durées trop longues par rapport à mes projets.
Je n’ai pas grand chose à dire sur le crowd ENR, j’ai eu,peu d’accès aux projets… et les durées sont également trop longues à mon goût.
Et évidemment, le crowd immo est très différent : grosses rémunérations, souvent gros tickets d’entrée, gros risques (même si absolument pas vérifiés ces dernières années), et côté »épargne citoyenne » on repassera 🙂
A ce sujet, j’ai bien vu que certaines boites sont vraiment aidées par le crowd et je suis… euh… content ? fier ? (…) bref… je pense que certaines n’auraient pas pu se développer ou survivre sans nous.
Mais puisqu’elles y arrivent, je me dis qu’il faudrait les aider à mieux gérer leur trésorerie, mieux présenter leurs dossiers aux banques afin qu’elles puissent sortir, elles aussi, de ce système, ça ce serait une vraie »aide »..
20 juillet 2019 à 16 h 54 min #19589joemmParticipantBonjour,
Pour ma part, retour moyen sur 4 ans avec un taux qui doit être proche du livret A… J’ai participé à pas mal de prets (environ 300) en me basant à la fois sur les avis et les conseils des membres de l’agrégateur et sur mon ressenti du projet (je veux dire par là un projet qui correspond à mes convictions). Je ne prête que quelques dizaines d’euros (sauf rares exceptions dans les EnR où j’ai pu aller jusqu’à 2000).
Je continue à réinvestir mes remboursements, mais je ne rajoute pas au pot.
29 juillet 2019 à 12 h 41 min #19606weesosParticipantMerci à tous pour vos commentaires qui donnent un bon panorama des limites du crowdlending grand public.
Je retiens notamment :
– la circonspection voire la défiance générale vis-à-vis du crowdlending PME ;
– des plateformes (à de rares exceptions) qui « racolent vers le grand public »(cf. VSOP) sans assurer le « contrat de confiance » au niveau de leurs analyses ;
– le modèle économique ambivalent des plateformes qui ne va pas, justement, dans le sens de la fiabilité ;
– le cas différent des ENR (investissement « éthique » / tx faible / défaut nul / réservation géographique des collectes / dépendance par rapport aux orientations de l’Etat) et de l’immobilier (tx élevés / défaut faible mais à confirmer sur long terme)
Bilan à compléter par les posts chiffrés de HSN1 : https://www.crowdlending.fr/forums/sujet/taux-de-defaut-depuis-juillet-2017-24-derniers-mois-et-le-grand-perdant-est/
Quelle plateforme fait payer les mauvais payeurs depuis Janvier 2017?
29 juillet 2019 à 16 h 23 min #19607Patrick_67ParticipantBonjour,
Juste une petite correction :
« Défaut nul » en EnR : Non… Au moins 2 défauts chez Wiseed et 3 (3 projets, mais une même entreprise) chez Enerfip.30 juillet 2019 à 12 h 41 min #19608weesosParticipantAh, merci @patrick_67 pour cette précision. J’ignorais cela. Donc ENR = « défaut faible ».
Comme quoi, même avec des plans d’affaire aussi prévisibles que les ENR, il y a des plantages et un risque avéré…
30 juillet 2019 à 16 h 15 min #19611Patrick_67ParticipantOui, le risque existe. J’ai été trop confiant au départ et j’ai investi les yeux fermés.. Mal m’en a pris avec une entreprise qui a fait faillite et qui avait 3 projets en cours chez Enerfip.
Avec du recul, il faut faire la part des choses entre les grands acteurs des EnR en France, et les PME qui s’y lancent, peut-être même pour essayer de se renflouer alors qu’elles sont déjà mal en point. Dorénavant, le tri est sévère, et comme les projets sont pratiquement tous réservés en local, le choix est vite fait. J’ai dû souscrire à 1 seul projet depuis le début de l’année. L’immobilier a pris la place.8 août 2019 à 12 h 13 min #19618clbParticipantBonjour,
Pour ma part :
– seulement 39 prêts depuis décembre 2015, car (i) uniquement ENR et (ii) je suis assez sélectif quant aux projets / émetteurs / concentration portefeuille
– Pas de défaut jusqu’à présent, 40% de mon portefeuille déjà amorti, pas d’émetteurs à risque identifés
– un TRI légèrement supérieur à 4.9% avant impôts, soit environ 3.5% net (pour des prêts de 40 mois en moyenne)
– portefeuille bien diversifié, par plateforme (Enerfip, Lendosphère, Lumo, Lendopolis), par émetteur, et par type de projets (50% de parcs éoliens, 40% de solaire, 10% de biomasse et hydroélectrique)
Pourquoi seulement les ENR ? Je pense que le modèle du crowdlending PME n’est pas viable, et ne le sera probablement jamais: les banques font plutôt correctement leur boulot, à des taux beaucoup plus compétitifs – les seuls emprunteurs à se tourner vers le crowdlending sont ceux qui n’ont pas pu obtenir de financement bancaire compte tenu de leur profil de risque. Par ailleurs la documentation des prêts proposés est généralement lacunaire et ne protège pas les prêteurs, et les taux ne reflètent pas le risque (selon moi). A noter que le modèle du crowdlending PME n’est pas viable alors que nous sommes en haut de cycle ; les conséquences du prochain retournement devraient se faire sentir…
A l’inverse, le crowdlending ENR répond à d’autres logiques. Principalement marketing pour le financement de parcs éoliens, d’ou des taux d’intérêts sans lien avec le risque associé (mais cette fois supérieurs). Ou alors, c’est de l’amorçage de projets (sous forme de prêts relais) pour du photovoltaïque – intéressant aussi mais je ne finance pas les pure players du développement de PV (trop risqué), je me concentre sur les exploitants (ou ceux ayant un modèle hybride). Véto aussi sur le financement de projets en Afrique à 4.0%, les start-ups de services énergétiques, les prêts à des holdings sans recours sur les actifs financés, etc.
La principale difficulté (en tout cas depuis janvier 2019), c’est de trouver des prêts convenables et accessibles (la plupart étant désormais réservés aux riverains et départements limitrophes). Habitant Paris, je n’ai jamais pu bénéficier d’une collecte locale, ni de taux préférentiels…
Quant au crowdlending immobilier, j’ai raté le coche tout simplement (dommage), et je ne souhaite pas aujourd’hui commencer à financer de la promotion immobilière à l’aube d’un retournement de cycle.
Donc un bilan positif, pas de surprise majeure. Quelques regrets pour le financement immobilier.
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