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Taggé: contentieux, protection juridique, recouvrement
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6 juin 2017 à 22 h 49 min #12455PullmanParticipant
Hello,
Je quitte Unilend pour des raisons peut-être inhabituelles et que j’aimerais partager:
1) Je pense qu’Unilend n’est pas une entreprise pérenne
2) Les taux des prêts ne couvrent plus le risque
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En détails:
1) Unilend n’est pas une entreprise pérenne
1-a. Revenus d’Unilend:
Commission de 4-5% sur des 8 M EUR de prêts par an (meilleure année jusqu’ici) => 320-400 k EUR/an
Intérêt perçu sur l’argent que les déposants confient à Unilend. Argent placé, mettons, à 1% par an (soyons fous). Mettons 30 M EUR d’argent déposé => 300 k EUR/an
Total max : 700 k EUR/an
1-b Coûts d’Unilend
Environ 18 employés, probablement payés peu de chose. Mettons un coût tout mouillé de 50k EUR/an/employé (salaire brut de l’ordre de 35-40k eur/an, on les fait rêver à l’aventure start up…) => 900 k EUR/an
Salaires des 2 fondateurs, mettons chacun à 150 k EUR charges comprises (ce qui est un salaire misérable pour un patron de boîte dans la finance) => 300 k EUR/an
Coûts informatiques (serveurs, maintenance, prestataires etc.). Difficile à dire, mais je vois mal moins de 100-200k EUR/an
Loyer au centre de Paris, mettons 200 m2, ce qui est serré pour 20 personnes, à 300 EUR/m2/an (on va dire que le proprio est un copain) => 60 k EUR/an
Communications, frais de déplacements, séminaire annuel, gommes et crayons, etc. Mettons 5k/an/employé => environ 100 k EUR/an
Total des coûts, dans cette estimation basse : environ 1500 k EUR
1-c) Profitabilité, avec les hypothèses optimistes ci-dessus : – 600 k EUR…
On comprend qu’ils aient un besoin de lever des fonds l’an dernier. A priori, les 2.5 M EUR de capital levé en 2016 leur permettent de vivre 4 ans, au régime riz et pâtes.
1-d) Perspectives de croissance
Le tableau serait différent si Unilend était en croissance. Mais son activité a en fait décru de 15% entre 2016 et 2015. Le facteur limitant est le nombre de prêts effectués : 2 par semaine. Pour être profitable, Unilend devrait prêter au moins deux fois plus qu’aujourd’hui, avec quelque chose comme 1 nouveau projet par jour (en admettant que rien dans les coûts n’est proportionnel aux revenus…). Visiblement, ils n’y arrivent pas.
Cette stabilité ou baisse des revenus augure mal des possibilités de rachat de l’entreprise par un groupe bancaire plus gros : les acheteurs, devant ces comptes, concluront que c’est une boîte qui brûle beaucoup de cash et sans opportunité de croissance pour s’en sortir…
1-e) Conclusion
Unilend va mourir d’ici 2-3 ans, et donc avant que les dernières échéances des prêts soient remboursés
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2) Les taux des prêts ne couvrent pas les risques
Dans les 2 premières années, les taux étaient élevés, et on pouvait se constituer un portefeuille à rendement brut au-delà de 8-9% (j’ai plusieurs fois pu prêter à 10%). Il y a depuis au moins 18 mois beaucoup trop d’investisseurs et le taux des prêts a considérablement baissé.
Or les défauts réels sont élevés. Regardez les stats pour les premières années : 16.4% de défaut sur 2013-14, 8.8% sur 2015… Oui, le taux de défaut des prêts de 2016 encore de 1%, mais ces prêts sont jeunes… Bref, ces défauts excèdent le taux de prêt, qui reste de l’ordre de 5%.
Ceci est macro et approximatif, mais on notera que les bons emprunteurs, ceux qui sont fiables, ont tendance à faire des remboursements anticipés (ben oui, dès qu’ils peuvent trouver de l’argent à moins de 8%…), ce qui réduit d’autant les intérêts. Restent donc ceux qui sont les plus fragiles…
Au total, beaucoup de risque pour un rendement net pas forcément qui a bien peu de chances d’être positif et encore moins d’excéder celui d’un livret…
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Je peux être dans l’erreur. Corrigez-moi.
7 juin 2017 à 9 h 42 min #12459MathieuKeymasterTon raisonnement est intéressant. Il faut rappeler qu’Unilend avait déjà levé 8 M€ précédemment.
Je pense que tu as sur-valorisé certaines charges mais tu as oublié une dépense très élevée que sont les frais marketing et plus précisément d’acquisition des prêteurs comme des emprunteurs.
J’avais fait le même exercice pour Finsquare avant son acquisition par Lendix.
Par ailleurs ce raisonnement peut aussi être fait pour l’ensemble des plateformes. Je rappelle qu’aucune n’est rentable et qu’elles vivent toutes de levées de fonds.
Credit.fr par exemple a levé près de 4 M€ mais je pense qu’il ne reste plus grand-chose. D’ailleurs les équipes fondent au soleil et on constate de nombreux départs …
Et encore je ne parle pas des plus petites plateformes. Prexem par exemple ne finance que 1 ou 2 dossiers par mois et n’a pas annoncé de levée de fonds.
Même Lendix n’est pas encore rentable. Les montants financés sont importants mais la plateforme a désormais plus de 50 salariés … Heureusement qu’elle a levé plus de 20 M€ 😉
J’avais essayé de recenser les levées de fonds des plateformes dans un article si vous souhaitez en savoir plus.
7 juin 2017 à 10 h 21 min #12463HS1ParticipantBrrrr ça fait froid dans le dos pour tous les prets de plus de 36 mois………
7 juin 2017 à 14 h 18 min #12469Le GlaudeParticipantMerci @Pullman pour ces estimations (la plateforme ayant tout loisir d’y répondre, si elle accepte de jouer la carte de la transparence).
Il est urgent de réfléchir à nos stratégies de résilience face à la mort possible d’une partie des plateformes (peu importe lesquelles) .
Ceux qui auront concentré leur mise sur une poignée de gros prêts laissant de larges sommes restant à rembourser par emprunteur (genre 700 euros) pourront peut-être compter sur leur assurance personnelle de protection juridique, selon la définition exacte des garanties et des exclusions.
Pour ceux qui (comme la plupart d’entre nous) auront cédé à la sécurité illusoire de la « diversification », aucune créance ne franchira le seuil des franchises. Nous ne pourrons donc pas refiler le fardeau du recouvrement à notre assurance de protection juridique.
J’avais ouvert un sujet ici : http://www.crowdlending.fr/forums/sujet/assurance-de-protection-juridique-un-contrat-collectif-pour-les-preteurs/
Si l’idée d’une assurance collective n’est pas adaptée, on pourrait tout simplement envisager un contrat collectif avec un cabinet d’avocats, ou avec une société de recouvrement gérant aussi le volet judiciaire, si ça existe.
De cette façon, l’émiettement de nos créances cesserait d’être un obstacle à leur recouvrement.
8 juin 2017 à 10 h 30 min #12480PullmanParticipant@Mathieu:
« Je pense que tu as sur-valorisé certaines charges mais tu as oublié une dépense très élevée que sont les frais marketing et plus précisément d’acquisition des prêteurs comme des emprunteurs. »=> as-tu un ordre de grandeur de ces coûts d’acquisition ? Mon hypothèse implicite était que le travail d’une partie des employés d’Unilend était justement de trouver ces prêteurs et emprunteurs, sans avoir besoin d’une dépense supplémentaire que leurs salaires.
Il se peut qu’il y ait aussi des achats de prestations (base de données ?) et/ou des commissions pour rabatteurs (mais est-ce vraiment développé pour une activité aussi récente que le crowdlending ?) – et si tu as des données, je suis intéressé.
8 juin 2017 à 10 h 36 min #12481PullmanParticipant@ Le Glaude
Au sujet de la « diversification ». Que cela diminue le risque est vrai et théorisé depuis fort longtemps.Toutefois, la recommandation d’Unilend de prêter à une centaine d’entreprises pour être « diversifié », peut-être le résultat d’un calcul rigoureux, est impossible à mettre en oeuvre. Même en admettant que l’on prête à _toutes_ les entreprises, il faut un an pour y arriver. Si on veut en plus faire un choix, qu’on considère les cas où l’offre de prêt est refusé, sans parler des remboursements anticipés, il faut au moins 2 ans…
Avec ça, je doute que beaucoup de prêteurs aient un portefeuille « diversifié ». C’est techniquement trop compliqué.
8 juin 2017 à 13 h 55 min #12496MathieuKeymasterDans l’article sur Finsquare que j’ai cité plus haut, je mets des chiffres 😉
Les plateformes dépensent beaucoup d’argent en publicité : TV pour certaines (Lendix et Unilend), Publicité sur Google, Publicité presse, Offre de parrainage, apport d’affaires, …
9 juin 2017 à 15 h 52 min #12513PullmanParticipantMaintenant j’ai lu ton lien 🙂
Le coût d’acquisition que tu montres est crédible, mais s’ajoute-t-il aux salaires ou représente-t-il juste les tâches dont sont chargés certains salariés ? Il ne faut pas compter la dépenses deux fois…
Je n’ai pas vu d’offre de parrainage sur Unilend – là, ce serait du pur coût d’acquisition de prêteur – mais j’ai pu rater des choses.
Je n’avais pas conscience des dépenses de publicité. Ce qui coûte de loin le plus cher est la télé, mais ce n’est vraiment onéreux si on achète des espaces sur les grandes chaînes (TF1, F2 etc.) et bien moins sensible si on reste sur BFMTV, par exemple. En outre, ça s’arrête du jour au lendemain si on estime que ce n’est pas rentable. Les autres media ont un coût un ordre de grandeur moins cher que la télé (= ça change le chiffre après la virgule).
9 juin 2017 à 22 h 28 min #12515PascalParticipantComme toi je quitte Unilend (j’avais 37 prêts, le 1er le 21 mai 2015 et le dernier le 23 mai 2016)
Etude intéressante et globalement je suis assez d’accord avec toi.
Je quitte cette plateforme d’abord à cause de l’autolend et par le manque de sérieux et de suivi sur les défauts.
Cependant sur la diversification je pense que l’on peut arriver à avoir un portefeuille diversifié peut être pas uniquement sur Unilend (quoique avec l’autolend les yeux fermés tu peux vite avoir un portefeuille conséquent) mais en étant sur plusieurs plateformes.
Pour ma part en 2 ans j’ai 200 prêts sur 6 plateformes (en comptant Unilend).
Il faut effectivement se laisser du temps (1 an en ce qui me concerne pour investir la somme que j’avais prévu au début) mais cette diversification est liée aux montants investis et donc aux risques pris
23 mars 2018 à 19 h 47 min #15107Bob57ParticipantPour ne pas ouvrir un nouveau sujet, j’ai cherché celui qui s’en rapprochait le plus. En relisant le premier post de Pullman, je commence à penser qu’il avait parfaitement raison.
Il semble vraiment qu’Unilend soit en mal d’emprunteur. Le delai entre 2 prêts s’allonge; le dernier date de près de 10 jours alors qu’on lit ici qu’il faudrait environ 1 prêt par jour pour arriver à couvrir les frais de la plateforme.
En parallèle, je n’ai pas arrêté de lire des avis de prêteurs affirmant quitter la plateforme ( surtout à cause du nombre et du manque de suivi des défauts ). J’ai aussi remarqué que les meilleurs commentateurs/analystes de l’agrégateurs ne se penchent même plus sur les projets apportés par Unilend.
En bref si les emprunteurs ne se précipitent pas, les prêteurs se sauvent. La situation semble bien chaotique et pour moi l’avenir est bien sombre.
J’en ai sorti environ la moitié de mes investissements depuis fin 2014 et essuyé une dizaine de défauts sur 48 dossiers. Aurais-je l’occasion de récupérer le reste avant que la plateforme ne disparaisse ?
- Cette réponse a été modifiée le Il y a 6 years, 8 months par Bob57.
25 avril 2018 à 12 h 25 min #15317vincent1508ParticipantBonjour,
Je me pose aussi de sérieurses questions sur Unilend. Voici plus de 2 mois que je n’arrive pas â replacer les remboursements par manque de projets.
Depuis le 15 février, il y a eu 9 projets nouveaux sur Unilend contre 47 chez Lendix qui va les dépasser dasn quelques jours en nombre de projets, 36 chez Credit.fr.
Ils sont même dépassés en terme de création de projets par de nombreuses platefromes plus petites.Par ailleurs certains des projets récents présentés ne m’ont pas convaincue.
Avez-vous des infos sur ce qui se passe en interne ? Y a-t-il un manque de ressources pour trouver de nouveaux projets ? une volonté d’être plus sélectif ?
Faut-il fuir ou patienter ?
25 avril 2018 à 18 h 50 min #15332BZH35Participant@vincent 1508 en voici justement un , Maison Art’bois
c’est vrai que les projets ne se bousculent pas , peut être sont ils encore plus sélectifs car leurs stats se sont nettement améliorées .
18 mai 2018 à 17 h 47 min #15444numisParticipantil est vrai qu avec autoland tout est bouclé en 1 seconde et il est impossible de placer une offre acceptée, pas assez de projet , ou trop de préteurs, ça ne fonctionne pas , sur les 5 derniers projets , autoland activé, impossible de me placer
je vais quitter aussi cette plateforme, je perds mon temps
19 mai 2018 à 12 h 33 min #15448HS1ParticipantIl faut patienter car tout laisse à penser que leur sélection est enfin de qualité quand les autres vont exploser les défauts cf Lendix 6 défauts ce mois-ci que des projets récents..
19 mai 2018 à 13 h 01 min #15449Bob57ParticipantJudicieuse remarque HS1. Lendix ou CreditFr, la selection à l’air bien moins rigoureuse que chez Unilend depuis quelques mois. Mais il reste qu’on arrive plus à se placer chez Unilend et les fonds s’accumulent sur le compte Unilend. Je finirai bien par les virer à nouveau pour un projet sérieux ailleurs. Au final ce sera bye bye Unilend, même si les raisons ne sont plus les mêmes qu’il y a un an.
25 mai 2018 à 22 h 48 min #15476LJParticipantJe rejoins l’hypothèse de la sélection plus rigoureuse chez Unilend : a contrario je choisi de doubler le montant moyen de mes prêt sur les projets qui me semblent viables.
Plus de risque pour plus de sérieux. Je pense que c’est jouable, verdict dans 2-4 ans.
18 octobre 2018 à 14 h 55 min #17749PullmanParticipantEt donc Unilend est mort. Je pensais qu’ils tiendraient jusqu’en 2019 vu les dernières levées de fonds, et c’est arrivé plus vite…
Comme attendu, les fondateurs de cette start up n’ont pas non plus réussi à trouver un repreneur. Pas toujours possible de faire fortune avec des boîtes qui ne font que perdre de l’argent !
18 octobre 2018 à 15 h 24 min #17752VSOPParticipantBien vu Pullman…
Je n’aimais pas ce système d’enchères inversées donc je suis peu touché, et encore, un de mes deux projets a été pris « à l’insu de mon plein gré » : mauvais paramétrage de l’autotruc.Tu as le nom de la prochaine ? 🙂
18 octobre 2018 à 15 h 58 min #17753psycokeParticipantà mon avis c’est pas la dernière, tout le truc étant de bien prévoir celles qui resteront ^^
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