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JérémyBlocked
* BFM TV : oh mon Dieu j’ai écouté la vidéo et mes oreilles ont sifflé plusieurs fois. Confusion totale entre crowdlending PME-TPE et crowdfunding immobilier.
Je savais que le niveau des journalistes économiques avait considérablement baissé ces dernières années mais à ce point, c’est très inquiétant…
Comment peut-on alors prendre en considération ce qui est raconté sachant qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent ?
Et je n’ai rien appris. Les prestataires de paiement sont là en théorie. OK ? Et en pratique : ?
Nous verrons bien.
Si c’est la grosse cata, et sachant que la faillite d’Unilend ne sera pas la dernière, ce sera la fin pour le secteur. Mais j’ai du mal à penser que tous les acteurs du secteur resteront les bras croisés en voyant cela…A moins de vouloir se suicider…
* Sommes disponibles – Montant disponible : où voit-on ces chiffres ? Moi je vois un solde disponible.
24 octobre 2018 à 22 h 02 min en réponse à : Taux de défaut par plateforme depuis le 01/01/2017 soit 22 derniers mois #17868JérémyBlocked@ HS1. Tu as très bien résumé.
Phase 1 : Sélection très forte de Lendix jusqu’au début de l’année 2017 et très peu de casse.
Phase 2 : forte accélération de la collecte et augmentation des défauts.
==> dégradation de la sélection comme tu écris
Quant au taux plus bas, c’est pour attirer des emprunteurs fiables, c’est suite au problème de sourcing.
Quant à la réaction des institutionnels, tant que les dégâts restent assez limités pour les gros prêts, ça peut aller.
Et la probabilité d’une sélection plus forte après ? Ils ne souhaiteraient pas revenir au modèle ante 2017 qui était judicieux uniquement pour la phase de démarrage d’après moi.
Alors ils essaient de donner de la profondeur au marché, et voir si l’herbe est plus verte du côté de l’Italie ou de l’Espagne avec tous les risques que cela comporte…
En plein changements politiques en Europe, en phase de réduction des liquidités de la part de la FED et des risques que cela entraîne pour les marchés financiers et la croissance, en pleine vague protectionniste avec risque de contraction des échanges, en pleine période de montée du pessimisme aussi en France et de défiance de nos élus…avec risques d’impacts sur le niveau de la consommation et du PIB…en pleine période de contestation partout dans le monde.
C’est chaud, très chaud…
Même avec un peu de croissance (artificielle) et un niveau de défaillance d’entreprises au plus bas, l’équation du crowdlending (croissance du nombre de prêteurs et d’emprunteurs avec risques faibles) est impossible. Alors quand ça ira plus mal…
Mais il n’y a pas que Lendix qui est concerné… Même si c’est la plus grosse plateforme…
JérémyBlocked@Le Glaude : je vais avoir une réponse tranchée à cette question qui est extrêmement pertinente et je te remercie de l’avoir posée.
Sans explosion des dettes depuis 10 ans, qu’elles soient étatiques, des collectivités locales ou privées, nous n’aurions absolument pas eu le moindre pourcentage de PIB de croissance économique en France comme en Europe.
Notre croissance économique est purement artificielle depuis la crise de 2008.
Notre outil de production est en panne, les grandes entreprises au lieu d’investir n’ont jamais eu autant racheté leurs propres actions, ce qui a fait mécaniquement et artificiellement progresser les cours.
Le jour où le robinet du crédit va se refermer, ça fera très très mal.
D’abord une crise financière (celle ci a déjà commencé dans les pays émergents lourdement endettés en dollars, elle se propage dans toute l’Europe depuis 3-4 semaines avec une accélération cette semaine…).
Charles Gave en parle admirablement bien dans cette vidéo :
Puis à terme si le crédit est bloqué, il y aura une crise économique très importante.
Généralement quand on resserre les boulons, il y a un ajustement très fort après…
Et quand l’économie se casse la figure, on n’a plus du tout envie d’emprunter sauf pour financer les trous de trésorerie…
Je ne crois pas que les prêteurs du crowdlending en récolteront les fruits sauf les plus pourris…
Ce n’est donc pas une chance et je suis catégorique là dessus.
JérémyBlocked@jdbt merci.
* Evolution du crowdlending général : je l’ai déjà écrit. Risques largement sous estimés par le secteur du crowdlending qui tablait sur 1 à 2 % de défaut au départ ==> largement plus de défauts qu’anticipés ==> institutionnels plus méfiants qu’anticipés.
A cela s’ajoute le fait que les emprunteurs regardent beaucoup le taux (beaucoup + qu’anticipés===> Problème de sourcing bien plus important qu’anticipé.
Or pour se développer, on a besoin de + de prêteurs et + d’emprunteurs, et là on n’y arrive pas.
* Evolution de Lendix. Développement + stratégique que les autres plateformes = mise davantage sur les PME-ETI (risques moins élevés) + instits déjà là ==> probabilité de survie + importante à court et moyen terme
Mais Lendix est confronté comme les autres à un problème de profondeur de marché et notamment à une insuffisance d’emprunteurs fiables qui peut nuire à son développement futur.
Lendix a donc mieux surmonté la 1ère étape de son développement que les autres en étant plus stratégique dès le départ mais se heurte à un problème de sourcing qui risque d’amoindrir clairement son développement dans l’avenir.
Comme toutes les plateformes, en cas de récession ou de conjoncture difficile, les risques de défaut vont se multiplier rendant la survie du crowdlending de plus en plus difficile.
Disons tant que la conjoncture n’est pas noire, je ne vois pas de catastrophe pour une plateforme comme Lendix à court et moyen terme même si les difficultés vont se multiplier.
Le nettoyage sera fait par une mauvaise conjoncture type 2008 avec des instits qui vont terriblement se méfier…
* Développement de Younited Credit : qui a également été très sérieuse et très stratégique dans son développement. Même chose que Lendix. Et confronté aux mêmes problèmes. Younited Credit est confronté à un taux de défaut bien supérieur à celui qui a été anticipé. Des fonds de Younited Credit ont connu des grosses difficultés. Certains fonds comme Younited Dynamique ont connu des baisses de VL qui ont entraîné des collectes quasi nulles (les prêteurs ne risquant pas de prêter à taux négatif). Younited Credit a dû récemment fusionner les fonds pour faire un fonds Younited France qui progresse entre 1 et 2 % brut par an (au niveau de sa VL)
Le fonds espagnol qui a été lancé il y a un peu plus d’un an connaît déjà…13 % de défaut ! Eh oui, les pays d’Europe du Sud… Ce n’est pas l’eldorado.
Comme Younited Credit, Lendix fait un développement à l’étranger. Il y a des points communs.
Pareil, s’il y a une récession, Younited Credit pourrait être en danger car les fonds risquent de connaître une baisse de VL. Et donc le risque c’est que la collecte soit complètement grippée et les fonds totalement illiquides.
JérémyBlockedPour moi, voici la relation entre les intérêts des plateformes et les intérêts des prêteurs.
Au départ (et encore maintenant), les plateformes avaient besoin pour se développer d’investir une somme considérable pour séduire les prêteurs particuliers.
En d’autres termes, sans les prêteurs particuliers, le crowdlending ne serait pas né.
Alors oui elles ont utilisé des formules marketings efficaces pour les séduire.
Est ce que les plateformes croyaient au départ en ces formules ? En partie oui et en partie non. Si elles ne croyaient pas du tout en ces formules, elles n’auraient pas créé leurs plateformes car leur modèle était condamné d’avance. Mais elles savaient qu’elles exagéraient dans leurs termes et que la réalité serait moins verte.
Les instits étaient en 2013-2014 totalement en retrait. Pourquoi ? Parce qu’ils connaissent bien mieux le marché que les prêteurs particuliers. Ils surveillent attentivement ce marché qui les tente bien c’est vrai (surtout dans un univers de taux presque à 0). Mais les instits ne se laissent pas envahir par l’émotionnel et sont très calculateurs. Ils attendent…
Tout le contraire des petits prêteurs qui se laissent séduire par les formules magiques et par le discours hostile aux banques (2008 est encore dans toutes les têtes à l’époque)
Les petits prêteurs ont joué le rôle « d’idiots utiles » au secteur du crowdlending. Ils se sont lancés dans l’aventure, ont été séduits par les formules magiques utilisées par les plateformes et beaucoup y ont cru faute d’expérience et de réflexion à l’inverse des instits. Ils se sont laissés guidés par leurs émotions.
Les instits ont continué à observer. En 2015, Lendix se lance. Olivier Goy est une personnalité connue dans l’univers de la finance. Il est considéré comme quelqu’un de sérieux. Et un certain nombre d’institutionnels qui lui faisaient déjà confiance lui renouvellent sa confiance. Mais attention : pas les yeux fermés. Business is business. Donc oui mais attention pas comme Unilend, pas comme Finsquare…Il faut commencer molo, pas à la 5ème vitesse. C’est ce qu’à fait Lendix jusqu’à début 2017 qui avait très peu de défauts à cette date. Forcément on n’est plus sur des TPE méga risquées mais sur un autre marché. Forcément car le nombre de dossiers financés est limité mais Lendix se rattrape sur l’encours moyen par dossier.
Début 2017, la question que se pose Lendix est : on accélère ou pas ? Olivier Goy tranche : oui. Le nombre de dossiers financés augmente pas mal mais le développement se fait surtout sur les petits dossiers. Accélération qui entraîne des défauts accrus mais avec un impact limité pour les institutionnels qui eux prêtent en euros davantage à des gros dossiers. Ce sont les particuliers qui se ramassent le plus les défauts au passage car ceux ci prêtent la même somme aux petits dossiers.
Mais Lendix comme d’autres plateformes s’aperçoivent que c’est très très difficile d’avoir des dossiers de bonne qualité. Problème de sourcing. Ce problème de taux élevé qui ne séduit pas les emprunteurs. On a beau leur dire que c’est rapide et simple, on n’a pas beaucoup de dossiers, cet argumentaire ne séduit pas beaucoup d’emprunteurs fiables.
Alors on invente le crédit relais : si vous ne voulez pas payer 6 ou 7 % sur 4-5 ans, vous pouvez en payer sur quelques mois seulement. C’est le prix de la rapidité et de la simplicité. Le problème c’est que cela n’a pas séduit une masse d’emprunteurs. On le voit : peu de remboursements anticipés au bout de quelques mois…
Alors on va essayer de partir à l’étranger dans les pays à taux plus élevés : Espagne, Italie. Bien plus risqués. Italie risque politico économique. Espagne : pays qui a une dette qui augmente 12 fois plus vite que son PIB…
Bref on essaie de trouver une profondeur de marché… Mais attention aux risques +++
Ce que je veux dire : c’est si ce marché était beaucoup moins risqué et s’il y avait une profondeur de marché (notamment côté bons emprunteurs), que se serait-il passé ?
Eh ben c’est simple on aurait eu le phénomène Lending Club en France… On aurait eu un marché de plusieurs milliards d’euros.
Et les petits prêteurs dans tout ça ? Ben ils auraient été évincés tout simplement.
Eux qui coûtent si chers aux plateformes. Les plateformes n’en auraient eu plus besoin.
Le marché aurait été si juteux pour les instits qu’ils se seraient accaparés le marché sans laisser la moindre goutte aux prêteurs particuliers. Tout aurait fonctionné par FCT et cela aurait été bien plus simple.
Les « idiots utiles » auraient totalement disparu du marché.
JérémyBlockedJe partage ton analyse sur ce point Mathieu et je préfère dire à certains que je ne suis pas Mathieu, ni jdbt par ailleurs avec qui je partage son analyse sur son post…
Oui il faut être clair dès le départ.
Bon revenons sur chacun des points.
Commentaire de Cyril (WSB) : pourquoi son commentaire poserait-il problème ? J’ai quand même l’impression que dès qu’on a un avis divergent et surtout pertinent, ça dérange un max !
Cyril (s’il m’autorise à l’appeler par son prénom) est quelqu’un qui fait un constat médical. Une plateforme est décédée et il dit pourquoi elle est décédée. Ce n’est pas pour taper sur la dépouille d’Unilend avec plaisir, c’est pour inviter à la réflexion toutes les plateformes du secteur et moi je trouve cette démarche parfaitement justifiée et très utile.
En revanche on ne pourra pas dire de même de Nicolas Lesur qui dit que le secteur est condamné et qui dit tout le contraire de ce qu’il disait avant à tout le monde, et nous indique une cause (taux bas) qui est pour moi loin d’être la cause principale (très loin même) de la non viabilité du secteur… D’ailleurs il a toujours prétendu que les taux bas attirerait beaucoup de particuliers et d’institutionnels dans ce placement faute de trouver mieux ailleurs. Alors que se passera t-il quand les taux seront plus hauts et que certains autres placements (obligations US, corporate…) seront bien plus intéressants pour eux. Il y a quelque chose de pas cohérent…
Ensuite concernant Unilend et la suite à craindre…
Problème dans l’activité de prestataire de paiement ? Je n’en sais rien. Je me dis que si ça se passe très mal, le secteur explosera avant l’heure donc aucune personne ne travaillant dans le secteur du crowd n’a intérêt à ce que cela se passe très mal… En plus, la patronne de FPF semble sûre de ses propos. Elle met sa crédibilité en jeu si ça se passe mal. L’ACPR a aussi une responsabilité il me semble…
Problème dans le recouvrement ? A distinguer de l’activité de prestataire de paiement, c’est autre chose…
Mathieu nous évoque Finsquare. Les prêteurs de l’ancienne plateforme avaient reçu un mail à l’époque de Lendix qui nous parlait de défauts cachés par Finsquare… Là le problème ce n’était pas le recouvrement mais le non signalement de défauts…
Pour Unilend, les chiffres de défaut d’ici 2-3 mois et surtout comment ils évoluent pourront répondre à une question. Mais là il ne s’agit pas de recouvrement encore. Les emprunteurs, peut être, j’écris bien peut être en profiteront pour ne plus honorer leurs engagements.
Que va faire le PSP qui apparemment s’occupera du recouvrement ? On peut se poser des questions mais on n’a pas la réponse.
Encore une fois si tout se passe très mal, ce sera une vraie bombe pour le secteur…
Donc on verra bien.
Mais Mathieu a parfaitement le droit de se poser des questions comme Cyril a le droit d’inviter à la réflexion.
Comme jdbt et moi (je répète nous ne sommes pas 1) avons le droit d’avoir une autre analyse que certains.
Sinon on va où ?
JérémyBlockedNous devons analyser les choses de la façon la plus rigoureuse possible (de façon scientifique)
Emettre des hypothèses et construire des scénarios et les vérifier ensuite dans les faits et avec l’historique.
Nous vivons avec plein de données (le data est important de nos jours) ce sont des sources d’informations importantes.
Nous pouvons ensuite vérifier si les scénarios de départ correspondent avec ce qui se passe réellement dans les faits avec toutes ces sources de données.
Nous pouvons contester les hypothèses utilisées dans les modèles des scientifiques mais nous ne pouvons pas contester le résultat, c’est à dire les faits réels.
Si le scénario de départ prédit par le scientifique est invalidé dans les faits, le scientifique s’est planté sinon il a eu raison. C’est souvent l’un ou l’autre. Et le résultat est le résultat et donc incontestable ! Il n’y a qu’une vérité dans le résultat.
Et comme le dit Jacquouille on apprend beaucoup de ses erreurs de départ.
Le scientifique cherche toujours à améliorer son modèle de prédiction. Il n’est jamais entièrement satisfait.
Mais en tout cas, ce qui est clair, c’est que de tout temps, le scientifique a toujours dérangé une partie de la population…
Que ce soit lorsqu’il a démontré que la Terre était ronde (il y a eu des têtes tranchées pour cela), de la possible non existence de Dieu, de la remise en cause d’un modèle économique…
Un exemple récent : les scientifiques qui évoquent les dangers sur la santé de certains additifs sont montrés du doigt, lobby agro-alimentaire oblige…
Pour le crowdlending, pourquoi cela serait-il différent ?
Pourquoi les personnes qui démontreraient par AX+B que le modèle du crowdlending n’est pas viable ne se feraient ils pas d’ennemis ?
C’est plutôt dérangeant pour certains et cela peut se comprendre.
Et avoir raison avant les autres, ça doit demander du courage, beaucoup de courage.
Ca me fait penser à un certain Olivier Delamarche qui nous dit que le système d’injections massives de liquidité de la part des Banques Centrales va nous plonger dans le KO quand les bulles vont exploser…
Il n’a pas tort mais malheureusement tant qu’on ne connaîtra pas la phase difficile et que l’élastique ne cèdera pas (encore) il sera considéré par certains comme un rigolo… C’est comme cela. Donc les Banques Centrales continuent à jouer aux pyromanes en attendant…
Pour le crowd, c’est la même chose. Tant qu’on voit des indicateurs comme le TRI (qui ne veulent rien dire pour des prêts en phase de remboursement) encore positifs, on pense que tout va bien.
Tant qu’on pense (mais sur la base d’indicateurs erronés) que notre portefeuille est rentable, on pense que tout va bien c’est normal.
Bien évidemment chaque portefeuille va connaître une évolution différente de celle d’un autre portefeuille. C’est normal et totalement justifié par les statistiques.
Si vous prêtez à 50 projets, vous n’allez pas représenter un échantillon représentatif.
C’est comme un institut de sondage qui n’interroge que 50 personnes… Vous ne le croirez pas et vous aurez raison.
Même ceux qui interrogent 1000 personnes se plantent… +-2 points voir plus des fois. On appelle cela l’intervalle de confiance ! Mais à 90 ou 95 %…
Alors vous pouvez très bien avoir 15 défauts dans 50 projets financés et penser que le crowd c’est une horreur totale car vous estimez votre portefeuille représentatif mais vous serez dans l’erreur…
Vous pourrez aussi n’avoir qu’un défaut (surtout si votre portefeuille est récent) et penser que le crowd est très peu risqué mais vous serez aussi dans l’erreur…
Ah les biais que connaissent les investisseurs. Il y a déjà des gros livres qui ont été publiés sur ce sujet… La psychologie, c’est super important.
En bourse, dans le crowd. Combien de personnes j’ai déjà entendu qu’ils étaient des méga bons investisseurs…avant que la situation change radicalement pour les titres qu’ils ont acheté… Après bizarrement on ne les entend plus (pas très courageux…)
Il faut rester très modeste. Pas d’émotion, juste une raison froide. Mais toujours avoir la tête sur les épaules. Même si certains souhaiteraient que notre tête soit tranchée…
C’est dans cette voie que nous devons aller.
JérémyBlockedLa date de la grande annonce est le….
Bon je vous donne des indices : la citrouille, le balai, la sorcière, les bonbons…
21 octobre 2018 à 12 h 03 min en réponse à : Publication des projets 48 heures à l’avance sur la plateforme #17804JérémyBlockedBonne idée Patrick. C’est la solution la plus pertinente pour moi.
JérémyBlockedConcernant l’analyse de Cyril Tramon de WSB sur Unilend, non seulement je la partage complètement (sauf sa conclusion) mais j’en suis convaincu depuis au moins 2-3 ans.
A savoir :
* Le marché des TPE est terra incognita. Qu’il n’y a pas de scoring fiable, que cette population est bien plus risquée que celle des PME. Nicolas Lesur avait utilisé les statistiques de défaillance des PME de la Banque de France pour une estimation du risque des projets financés sur sa propre plateforme (projets presque exclusivement TPE). Ou bien il était convaincu par ce qu’il nous disait et il a fait une grosse erreur d’analyse risque dès le départ ou bien il a voulu nous faire croire des choses qui ne sont pas comparables entre elles…pour essayer de faire développer son business ???
* Le modèle 100 % foule ne fonctionne pas. Car une plateforme est obligée de prêter sur de plus petits montants et qu’avec des prêts moyens de 80 k€ environ, ça fait environ 4000 € de commissions rentrées par dossier… Pour une centaine de projets financés, ça fait 400 k€ de commissions annuelles, trop insuffisantes pour amortir les coûts fixes et les coûts d’acquisition de la plateforme. Je pense aux salaires des 16 employés et des dépenses de communication exorbitantes…
Il y a une règle à respecter : 1 million d’euro dépensé = au moins 20 millions d’euros de prêts octroyés.
Or Unilend n’octroyait que 6 à 8 millions de prêts par an… On voit bien que ce n’est pas rentable…
Si Unilend augmentait sa collecte, les défauts exploseraient.
Dans le secteur du crowd il est très difficile de trouver de bons emprunteurs, et imaginez la difficulté supplémentaire avec le système d’enchères inversées où les emprunteurs ne connaissaient pas à l’avance le taux qu’ils allaient obtenir, ça j’en avais aussi bien conscience…
Bref la seule façon de s’en sortir était dès le départ d’aller sur un marché moins risqué que le marché des TPE, d’avoir une approche crédit bien plus stricte, ce qui aurait permis d’avoir moins de défauts et de pouvoir à terme attirer des institutionnels moins gourmands en cash et de proposer des dossiers bien plus importants et bien plus rémunérateurs par dossier. Car il faut savoir que peu de bons emprunteurs sont finançables et d’aller sur des petits dossiers oblige à en faire beaucoup avec beaucoup plus de risques.
Alors c’est le choix de Lendix et de WSB et je suis persuadé dès le départ que leur modèle est bien plus viable.
Mais attention, et je ne partage pas la conclusion de Cyril Tramon.
Pour lui, il y a un marché porteur en France.
Mais ce que je constate, c’est que WSB n’a financé que 11 dossiers depuis le début de l’année… Certes la collecte a beaucoup progressé en euros, mais le nombre de dossiers financés est archi faible. Ce qui signifie qu’il y a toujours très peu de bons emprunteurs sur ce marché…
Autre élément : pourquoi Lendix cherche t-il à s’étendre dans d’autres pays européens si le marché français est suffisamment profond ? Ca doit coûter très cher d’aller à l’étranger…
Même si je doute que l’herbe soit plus verte en Italie, en Espagne surtout côté risques. Et que ça soit plus rémunérateur pour les prêteurs en Allemagne ou aux Pays Bas…
Pour moi, ce secteur a de vrais difficultés qui ne sont pas encore toutes dites…
Et attention à la conjoncture changeante qui risque de faire exploser les niveaux de défaut et rendre ce marché extrêmement dangereux…
JérémyBlockedMerci jdbt. La votre est aussi excellente et je la partage à 3000 % !
Bonne journée également !
JérémyBlockedLe crowdlending est condamné à mort depuis sa naissance.
Pourquoi ?
Car les acteurs du crowdlending se sont trompés dès le départ sur 3 points fondamentaux qui remettent en cause leur survie.
1- Le risque du secteur des PME-TPE :
Ce risque a été dès le départ très mal évalué et clairement sous évalué.
Rappelez vous : on vous parlait d’un risque de défaut extrêmement faible (environ 1 à 2 %). Or il suffit de voir l’agrégateur de Mathieu et de rapporter le nombre de défauts sur le nombre de projets financés. Et encore parmi les projets en cours de remboursement, combien seront en défaut dans les prochains mois… On peut rapidement estimer qu’environ 1 dossier sur 5 vont connaître des défauts en cours de leur vie… On est donc très loin, même très très loin des hypothèses de départ des niveaux de défaut… Si effectivement, nous n’avions que 1 à 2 % de taux de défaut, le modèle aurait pu être clairement viable. Mais là ce n’est pas le cas.
Quelles en sont les conséquences ? Pour les plateformes les plus anciennes comme Unilend, elles n’ont pas réussi à s’attirer des prêteurs institutionnels, nécessaires pour arriver à un développement rentable du secteur. Certaines comme Unilend ont réduit la collecte pour limiter les défauts mais elles avaient un trop mauvais historique, c’était trop tard…. Ca a duré 3 ans, mais la faiblesse de la collecte (pour limiter les défauts) n’était pas viable à long terme… Elles connaissent de graves difficultés financières (on ne sait pas comment certaines plateformes tiennent encore mais ce n’est pas rassurant du tout) et certaines déposent le bilan. Ce n’est que le début d’une longue série et une diversification sur plusieurs plateformes n’y changera pas grand chose car la plupart vont disparaître. Il y en aura encore 1 ou 2 qui restera(resteront) in fine…
2- Le risque spécifique des entreprises financées en crowdlending :
Non seulement les PME-TPE sont très risquées et beaucoup plus qu’anticipées, mais en plus celles qui demandent des financements en crowdlending sont particulièrement boiteuses. Pourquoi ?
Rappelez vous les arguments qu’on vous a mis en avant : le rapidité du financement et la simplicité (absence de garanties).
Je ne les remets pas en cause mais là où ça ne colle pas pas avec les anticipations des plateformes, c’est qu’elles pensaient qu’elles pouvaient s’attirer suffisamment d’entreprises saines avec ces arguments. Tel n’a pas été le cas. Pourquoi ?
Parce que le nombre d’entreprises financées via le crowdlending n’arrive pas à augmenter (500 à 600 dossiers par an). Si on augmente ce nombre de dossiers, le taux d’incident va exploser et ça les instits qui font le marché, ils ne veulent pas en entendre parler.
Les plateformes avouent faire une sélection drastique des dossiers, certaines affirment rejetter 99 % des demandes de financement !!! Pourquoi ? Car la qualité des dossiers est très mauvaise. A noter que le taux de défaut des 1 % qui se font financer est déjà important, trop important… Alors les 99 % d’autres, n’imaginez pas !
Ca veut clairement dire que l’argument c’est rapide et simple ne convainc qu’une infime minorité de bons emprunteurs…
Alors que regardent ils en priorité ? Ben les conditions de financement (frais de dossier, taux). Quand vous achetez une maison, et que vous demandez un financement, que regardez vous en priorité ? Surtout si certains vous promettent du 1 % et que les banques ouvrent les vannes du financement…
Et c’est ça la 3ème erreur : les plateformes ont pensé que les difficultés de financement de 2008 allaient perdurer…et qu’il y aurait un marché.
Si cela avait été le cas, les plateformes auraient eu davantage de bons dossiers. Mais il faut reconnaitre que ce n’est plus du tout le cas…
Pour ces 3 erreurs là, les plateformes se sont complètement trompées dès le départ…et leur survie est en jeu.
Alors comment faire :
* Développer les prêts relais ? Solution Lendix. Ce n’est pas idiot. Puisque les bons emprunteurs ne veulent pas payer 4-5 ans des taux exorbitants, certaines seraient peut être prêtes à n’en payer que pour quelques mois le temps qu’ils retrouvent un financement bancaire. Oui mais même pour quelques mois, Lendix a du mal à trouver des emprunteurs !!! Une petite poignée mais ce n’est pas suffisant pour un développement qui pourrait être rentable.
* Se développer à l’étranger ? On pense à l’Italie… Ouille. Les risques politico économiques sont extrêmement importants. Le pays est très instable. Pour une entreprise qui recherche une certaine stabilité, c’est mal barré. Alors l’Espagne : un pays qui a une dette qui augmente 12 fois plus rapidement que sa croissance économique… On peut facilement imaginer où ça peut mener… L’Allemagne, pays des taux bas…? Pas intéressant pour les prêteurs… Ca me fait penser aux SCPI avec un marché français qui n’est plus intéressant et qui vont voir ailleurs sur des marchés bien plus mal connus et des fois bien plus risqués…et/ou moins profitables
Existe t-il une vraie solution pour ce secteur ? J’ai de très gros doutes…
D’autant plus que ce qui a ralenti les dépôts de bilan des pleteformes c’est la relative bonne conjoncture économique avec au niveau national un nombre de procédures collectives d’entreprises au plus bas…
Est ce que cela va durer ? J’ai bien peur que non. Les prévisions de croissance baissent. Nous n’arrivons plus à faire de croissance sans endettement supplémentaire. Si les banques centrales sont moins souples et injectent moins de liquidités, d’autant plus avec des risques de protectionnisme accrues (notamment des Etats Unis) et de montée du ras le bol partout dans le monde, l’avenir n’est pas serein. Une récession économique peut avoir lieu : l’inversion de la courbe des taux aux Etats Unis est un des indicateurs avancés d’une récession à venir…
Récession dit forte montée des procédures collectives et des incidents dans le crowdlending. Les institutionnels risquent de perdre confiance. Petites comme grandes plateformes peuvent être touchées et peuvent mettre la clé sous la porte.
En cas de récession, toutes les plateformes peuvent disparaître. Aucune n’est à l’abri.
Et les prêteurs devront gérer 2 gros risques qui s’additionnent : le risque accru de défauts d’entreprises et le risque de faillite des plateformes (ça va souvent ensemble)
Tout ce beau monde des fintechs qui misent sur le financement peut être balayé.
Il faut clairement l’avoir en tête.
Et il faut être conscient que pour qu’un marché puisse survivre, il faut un point d’équilibre qui soit rentable.
Il faut peu de risques qui permettent de financer un grand nombre pour être rentable.
Le risque important qui peut encore s’accroître en cas de mauvaise conjoncture ne permettra pas à ce secteur de connaître la rentabilité à terme.
27 septembre 2018 à 20 h 35 min en réponse à : Classement des taux de défauts des plateformes sur les 16 derniers mois. #17628JérémyBlockedAvec plaisir !
27 septembre 2018 à 19 h 47 min en réponse à : Classement des taux de défauts des plateformes sur les 16 derniers mois. #17625JérémyBlockedLe souci est qu’il y a déjà 36000 données par plateforme et que peu de gens connaissent la véritable définition de chaque indicateur…
Qu’est ce que le TRI ? Comment faut il l’interpréter ?
Qu’est ce que le taux de défaut en nombre et en capitaux et comment sont ils calculés ?
Si on rajoute à cela d’autres indicateurs y aura t-il vraiment une valeur ajoutée pour les prêteurs ?
Si on t’ecrit le taux de défaut des projets financés il y a moins de 12 mois est de 4 %, que feras tu de ce chiffre ? Tu le trouveras peut être bien car en valeur absolue il n’est pas élevé…
D’autres qui ont compris un peu plus le mécanisme le trouveront déjà élevé…
Et quand tu as 36000 indicateurs par plateforme tu ne vas pas les comparer avec les 36000 indicateurs d’une autre plateforme..
Et quand seront comptabilisés les défauts ? Après 2 mois d’impayés , après 6 mois… ? Ça n’a pas les mêmes incidences surtout pour des prêts très récents…
Je n’évoque pas les échéances payées discrètement par certaines plateformes entre la 10eme échéance et la 12eme pour faire baisser cet indicateur..Même pour des entreprises qui ont cessé leur activité depuis 6 mois où sont en RJ ou LJ (oui ça existe)…
Le souci est que tout ça ce sont des sujets déjà difficiles à comprendre pour des expérimentés donc je ne vous explique pas pour des novices…
Et comme tout est compliqué rien n’est vraiment réglementé ou encadré.
Et encore moins pédagogique ! Tout au contraire.
27 septembre 2018 à 13 h 02 min en réponse à : Classement des taux de défauts des plateformes sur les 16 derniers mois. #17621JérémyBlockedÇa permet de « maquiller » encore davantage le taux de défaut.
* Taux de défaut des prêts en cours < taux de défaut des prêts susceptibles d’être entierement remboursés en date d’aujourd’hui (à terme calendaire)
* Taux de défaut des prêts débloqués depuis moins d’un an encore inférieur !!!
Bref cette mesure est du grand n’importe quoi…et dans l’intérêt des plateformes bien sûr !
C’est la meilleure façon de ne pas indiquer le taux de défaut final qui est catastrophique…
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