J’ai eu l’occasion d’être interviewé par Cédric DECOEUR et Guillaume SOMMEMER dans l’émission Intégrale placements sur BFM Business le 22 février 2017. Nous avons pu parlé du crowdlending en général mais aussi des Trophées du crowdlending qui avaient lieu le lendemain.
Vous pouvez aussi visualiser la video sur le site de BFM Business : http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/idees-de-placements-le-crowdlending-2202-916829.html
Vous êtes le fondateur de crowdlending.fr et on va essayer de faire un petit focus sur ce monde du financement participatif. Il y a plein d’appellations. On va peut-être commencer par un petit point de méthode.
Justement, crowdlending, crowdfunding, quelle est la différence ?
C’est vrai qu’on demande souvent ce que sont les différences. En fait, le crowdfunding ou financement participatif, c’est le terme générique qui regroupe plusieurs méthodes de financement.
Donc on va trouver à la fois le financement en prise de participation au capital, donc ce qu’on appelle le « crowdfunding equity ». On va pouvoir aussi trouver le don qui est du crowdfunding historique si on pense à des plateformes comme Kickstarter, KissKissBankBank, donc avec des donateurs. Et en troisième solution, on a le prêt. Et le prêt, c’est ce qui constitue le crowdlending donc c’est le prêt par des particuliers, soit à des entreprises, soit à des particuliers.
Quels sont, finalement, les atouts ? Et puis on regardera aussi les pièges de ce crowdlending ? Les atouts de ce crowdlending.
Côté prêteurs, c’est une recherche de rendement puisqu’aujourd’hui, les prêteurs prêtent un taux moyen de 7 % sur une durée 38 mois. Mais c’est aussi donner du sens à son épargne puisqu’aujourd’hui les prêteurs peuvent choisir les entreprises dans lesquelles ils vont investir, ou en tout cas les projets. Donc ils peuvent choisir de financer les énergies renouvelables ou de financer le boulanger du coin ou encore maintenant, depuis peu, de finance les étudiants.
Après les pièges, c’est qu’aucun capital n’est garanti, donc c’est un rendement intéressant, mais qui est finalement très risqué.
Qui est corrélé au risque.
On a, quand on assume la promotion de ce genre d’activités, un taux de chute/un taux de perte accepté/acceptable annoncé ou… ?
Au démarrage de ce métier, les plateformes annonçaient un taux de défaut, ce qu’on appelle un taux de défaut dans le métier aux alentours de 2 %. Aujourd’hui, il est bien supérieur à celui-là.
Vous dites « bien supérieur », c’est-à-dire ?
Si on raisonne en nombres, aujourd’hui on doit avoir entre 70 et 80 défauts sur 1000 prêts donc ça représente un peu plus de 7 % en nombre.
Mais c’est en nombre, c’est-à-dire que comme c’est du prêt amortissable et qu’on récupère un peu de capital tous les mois, finalement, ce n’est pas le taux final.
En valeur, le taux de chute est moins conséquent.
M : Voilà, ça peut être inférieur.
À quoi est-ce qu’il faut être très attentif lorsqu’on se dit : « Tiens, j’ai quelques économies. J’ai besoin d’un petit booster de performances en cette période de baisse des rendements. Je vais aller mettre un doigt dans ce crowdlending ». Quels sont les 2, 3 critères majeurs qu’un épargnant doit regarder, doit prendre en compte pour faire son choix, pour s’orienter ?
Je pense que déjà le premier critère, c’est d’avoir conscience qu’on peut perdre de l’argent. Ce n’est pas comparable au livret A qui est sans risques, aujourd’hui, on peut perdre de l’argent. Ça, c’est le premier critère.
Après, à regarder, je pense qu’une des premières choses à faire, c’est de choisir sa ou ses plateformes sur lesquelles investir en fonction des avis qui peuvent être donnés sur internet, en fonction des taux de défaut dont on parlait tout à l’heure, des rendements, de la transparence de ces plateformes.
Et je pense que le point essentiel aussi, c’est de diversifier. Ça veut dire que si on veut investir 1000 € en crowdlending aujourd’hui, il faut investir dans 50 prêts à hauteur de 20 € que dire : « Je mets mes 1000 € sur un seul prêt ». Je pense que la diversification sera la clé pour assurer des rendements.
Vous organisez, dans quelques heures maintenant, les Trophées du crowdlending, c’est pourquoi ? C’est juste une manifestation parce qu’il en fallait une comme « dans toutes les branches d’activités » ? Ou est-ce que vous avez aussi envié un petit peu de distribuer des bons points, de mettre en avant des comportements vertueux ?
C’est exactement ça. Aujourd’hui, on est sur un marché qui est nouveau puisqu’il a 2 ans, avec de nombreux acteurs, le minimum on a une vingtaine de plateformes actives aujourd’hui donc c’est comment les choisir, comment choisir sa plateforme, on commence à avoir de l’antériorité et mon envie en effet, c’était de dire : « Il faut mettre en avant les plateformes qui font bien leur travail, qui sont transparentes, qui mettent en avant les prêteurs, qui communiquent bien avec les prêteurs, qui vont leur assurer un
rendement décent. », et c’est pour ça qu’on a décidé d’organiser les Trophées du crowdlending.
Ce qu’il faut savoir, c’est que ce sont les prêteurs qui ont voté, ce sont les prêteurs qui ont donné ces prix, c’est pas un jury.
Ah ! Premiers concernés, finalement.
Oui, c’est ça. Ce sont eux qui sont allés dire : « Moi, je trouve que la plateforme la plus transparente est celle-ci… » ou la plus communicante.